Thomas Aguilera est maître de conférences en science politique à l’Institut d’études politiques de Rennes où il est responsable du master Gouverner les mutations territoriales. Il est chercheur au laboratoire Arènes, chercheur associé à la Chaire Territoires et mutations de l’action publique ainsi qu’au Centre d’études européennes et de politique comparée de Sciences Po. Ses recherches portent sur l’action publique, la gouvernance territoriale, les mouvements sociaux et les méthodes des sciences sociales. Ses travaux, comparatifs, portent plus particulièrement sur les politiques urbaines face au logement informel à Paris, Madrid et Londres (squats, bidonvilles), sur les effets des mouvements sociaux sur les politiques publiques et sur les conflits autour de la régulation du tourisme. Il mène actuellement une recherche comparée sur la régulation des locations touristiques de courte durée dans les villes européennes avec F. Artioli et C. Colomb (Aguilera, Artioli, Colomb, 2019, « Explaining the diversity of policy responses to platform-mediated short-term rentals in European Cities : A comparison of Barcelona, Paris and Milan », in Environment & Planning A, p.1-24).
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Conférence(s) 🔒
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Cycle 2019 14 novembre 2019 Est-il possible de réguler le capitalisme de plateforme dans les villes européennes ? Une comparaison des conflits autour de la régulation des locations touristiques de courte durée en Europe De nombreuses plateformes numériques jouent aujourd’hui un rôle d’intermédiaire entre des prestataires de services et des clients, ou encore entre des offreurs et demandeurs de travail. Ce « capitalisme de plateforme » est aujourd’hui accusé de perturber le marché du travail, de bouleverser les modèles économiques de firmes et de secteurs entiers de l’économie ou encore, à l’image de certaines plateformes d’avoir développé des modalités d’extraction de la rente qui contribueraient à produire des effets néfastes sur les villes (nuisances quotidiennes, hausse des prix du logement et des loyers, perturbation des marchés locatifs, concurrence déloyale avec les professionnels du tourisme, fuite des habitants, gentrification). Les acteurs publics locaux n’auraient que peu de prises, ne disposant pas des moyens juridiques, des compétences et des capacités politiques pour imposer des normes de régulation, de surcroît, sans données. Le « capitalisme de plateforme » met ainsi au défi les modes de régulation publique des marchés et des territoires. La présentation revient sur le développement des plateformes de locations de courte durée, sur leurs effets et les conflits qu’elles ont engendré, afin d’expliciter les enjeux de régulation publique pour les villes européennes, dans une perspective comparée et multiniveaux. Elle repose sur les premiers résultats d’une recherche collective effectuée avec Francesca Artioli (UPEC, EUP) et Claire Colomb (UCL) sur la régulation d’Airbnb dans une quinzaine de villes européennes. Accès restreint 🔒