Contrairement à ce qu’il serait possible de penser intuitivement, une frontière est une véritable aubaine pour une métropole. Elle a en effet tout le loisir d’utiliser à son avantage les arcanes juridiques de l’un ou l’autre des États, gagnant du même coup en autonomie et en capacité d’initiatives. Dans le cas particulier de Genève, l’effet frontière a de tous temps servi son développement : refuge, zone neutre, place de commerce et de passage entre des mondes différents, la ville a toujours su tirer parti de ses atouts, notamment en attirant humanistes, chercheurs et financiers, et aujourd’hui, organisations supranationales, fondations et ONG.
Genève est donc de longue date une ville monde aux atouts multiples, dont les limites dépassent de fait les fortifications de la Geneva Civitas : comment cette dimension doit-elle être prise en compte pour construire une identité métropolitaine ? Peut-on dire aujourd’hui que les Hauts-Savoyards et de Genevois ont un destin commun au-delà de l’effet d’aubaine ?
Document mis en ligne le 4 décembre 2013