Cycle 2019 · Session 6
Richesse invisible, richesses des invisibles
Les mécanismes de péréquation entre collectivités et les dotations globales de l’État ne constituent qu’une petite partie de l’argent public qui circule entre les territoires : les salaires des fonctionnaires, les dépenses de sécurité sociale, les retraites qui alimentent le revenu des personnes, les tarifs des services publics… jouent un rôle considérable dans la circulation monétaire entre territoires. Mais cet argent public n’est qu’une partie de l’ensemble des liens financiers : une masse très importante échappe aux budgets publics, le plus légalement du monde, via les déplacements pendulaires domicile-travail, les pratiques de consommation, le tourisme, et plus généralement les mobilités des personnes sont des vecteurs très importants de solidarités invisibles.
Cette session de l’Ihédate a pour objet de faire le point sur les circulations monétaires entre territoires : péréquations publiques, circulation des revenus privés. On s’interrogera sur les gagnants et les perdants de ces échanges monétaires. Un focus sera fait sur les quartiers de la politique de la ville, autour de deux questions : quelle est la réalité de la discrimination positive en direction de ces quartiers (par rapport notamment aux territoires dits de la « France périphérique »), quelle est la capacité des habitants de ces quartiers à générer des richesses qui, à leur tour peuvent irriguer d’autres territoires ?
Entretemps, la session propose un éclairage européen sur les solidarités financières entre territoires en Allemagne et en Italie.