Informatique, numérique... Antoine Grumbach le dit : ce n’est pas la même chose. L’informaticien traite des données pour quelqu’un, dans le numérique on impulse une activité au profit de nombreux utilisateurs. Les « plates-formes » prennent de plus en plus de pouvoir, travaillant dans un « nouveau monde » qui capte les données quand le « vieux monde défend des positions ». Désormais, c’est celui qui détient un maximum de données qui détient un maximum de puissance. Quel effet sur les territoires, quand ces océans de données n’ont rien à voir avec eux ? La légitimité, dans les territoires, est validée par des processus historiques de validation démocratique ; la légitimité des plates-formes leur vient des utilisateurs : « la différence n’est pas mince ».
L’Estonie, par exemple, a numérisé l’ensemble de son fonctionnement (administrations, élections, services publics, etc.) : pour quelle population ? avec quelles frontières ? Sachant de plus que les infrastructures physiques sont elles-mêmes, pour des raisons de sécurité, localisées en Grande-Bretagne !
Les gros opérateurs globaux détiennent une puissance normative absolue, plus grande que celle des pouvoirs publics : ils savent ce qui se passe...