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Ecologie de guerre : faire rimer sécurité et soutenabilité

Et si la seule chose plus dangereuse que la guerre pour la nature et le climat, c’était la paix ? Nous sommes en effet les héritiers d’une histoire intellectuelle et politique pour laquelle les conditions de la paix entre les hommes nécessitaient d’exploiter la nature, d’échanger des ressources et de fournir à tous et toutes la prospérité suffisante.
Ces idées, que l’on peut faire remonter au XVIIIe siècle, ont trouvé une concrétisation tout à fait frappante au lendemain de la Seconde Guerre mondiale : le développement des infrastructures fossiles a été jumelé à un discours pacifiste et universaliste qui entendait saper les causes de la guerre en libérant la productivité. Ainsi, la paix, ou l’équilibre des grandes puissances mis en place par les États-Unis, est en large partie un don des fossiles, notamment du pétrole. Au XXIe siècle, ce paradigme est devenu obsolète puisque nous devons apprendre à faire la paix sans détruire la planète. C’est dans ce contexte qu’émerge la possibilité de l’écologie de guerre, selon laquelle soutenabilité et sécurité doivent désormais s’aligner. Les écologistes doivent apprendre à parler le langage de la géopolitique.