Le climat change, les sociétés aussi. Pendant que l’atmosphère se réchauffe, le monde s’urbanise et vieillit, les modes de vie se transforment, des ruptures technologiques s’accomplissent, les relations internationales se tendent... Comment ces tendances interagissent-elles avec les transformations du climat ? Avec quels effets sur les migrations, la santé, la prospérité, les équilibres géopolitiques ? Et comment gouverner des sociétés en si profonde mutation ? Cette première session donnera des clés de lecture des enjeux structurants et des défis à relever dans les prochaines décennies. Elle éclairera la manière dont les changements globaux affectent le territoire de notre pays et questionnent nos institutions.
- Matière à penser 16 janvier 2025 Sciences Po
- Mot d’accueil et ouverture de la session 16 janvier 2025 Sciences Po
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La gouvernance au défi de l’adaptation
16 janvier 2025
L’introduction du séminaire a pour objet d’ancrer la question de l’adaptation des territoires dans les grandes transformations des sociétés européennes, du capitalisme et de l’État. Elle propose une réflexion sur les capacités collectives plus ou moins dirigées par les acteurs politiques afin d’accélérer la transition et de se préparer aux changements environnementaux.
Adapter les territoires au changement climatique suppose en effet de penser en termes d’action collective, de changement social de gouvernance. La gouvernance est une relation : au-delà de qui gouverne, il faut se demander comment on gouverne, qui est gouverné, quels territoires le sont et qui gouverne quand personne ne gouverne. - Pause 16 janvier 2025
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Ecologie de guerre : faire rimer sécurité et soutenabilité
16 janvier 2025
Et si la seule chose plus dangereuse que la guerre pour la nature et le climat, c’était la paix ? Nous sommes en effet les héritiers d’une histoire intellectuelle et politique pour laquelle les conditions de la paix entre les hommes nécessitaient d’exploiter la nature, d’échanger des ressources et de fournir à tous et toutes la prospérité suffisante.
Ces idées, que l’on peut faire remonter au XVIIIe siècle, ont trouvé une concrétisation tout à fait frappante au lendemain de la Seconde Guerre mondiale : le développement des infrastructures fossiles a été jumelé à un discours pacifiste et universaliste qui entendait saper les causes de la guerre en libérant la productivité. Ainsi, la paix, ou l’équilibre des grandes puissances mis en place par les États-Unis, est en large partie un don des fossiles, notamment du pétrole. Au XXIe siècle, ce paradigme est devenu obsolète puisque nous devons apprendre à faire la paix sans détruire la planète. C’est dans ce contexte qu’émerge la possibilité de l’écologie de guerre, selon laquelle soutenabilité et sécurité doivent désormais s’aligner. Les écologistes doivent apprendre à parler le langage de la géopolitique. - Déjeuner 16 janvier 2025
- Présentations des auditeurs 16 janvier 2025
- Santé et climat 16 janvier 2025 Les liens entre changement climatique et santé humaine, mais aussi animale ou végétale, sont souvent mis en avant : stress thermique, anxiété, mal-être, pollution, allergies, alimentation, maladies infectieuses. Parmi les maladies infectieuses humaines ou animales, celles dues à des arthropodes vecteurs (moustiques, tiques, moucherons hématophages, puces) sont particulièrement citées. A travers quelques exemples (dengue, paludisme, fièvre hémorragique de Crimée - Congo, fièvre catarrhale ovine, etc.), en particulier pris en France hexagonale et ultramarine, nous verrons comment et pourquoi le risque vectoriel peut évoluer dans des territoires à +4°C, quels sont les facteurs de risque majeur, comment on peut anticiper et mitiger ce risque.
- Pause 16 janvier 2025
- Quelle France en 2050 ? 16 janvier 2025 Comment vivrons-nous en 2050 ? Quels sont les nouveaux enjeux et les nouveaux équilibres territoriaux auxquels la France va être confrontée dans le quart de siècle à venir ? Si l’avenir climatique est déjà largement écrit à cet horizon, le cadre stratégique est beaucoup plus flou dans d’autres domaines et l’avenir reste largement ouvert. Prenant appui sur son récent ouvrage, la France en perspective, Frédéric Gilli se démarque des visions catastrophistes du futur, démocratiquement dévastatrices, pour montrer que des choix importants sont entre nos mains.
- Présentation d’auditeurs 17 janvier 2025 Sciences Po
- Le retour des clivages territoriaux en Europe 17 janvier 2025 De nombreuses études suggèrent le retour en force du vote territorial. La géographie du vote en faveur du Brexit, de l’AfD en Allemagne, du RN en France, de la FPÖ en Autriche revêt en effet de multiples antagonismes ; les villes contre la campagne, les riches contre les pauvres, ou encore la périphérie contre le centre. Dans cette présentation, l’auteur réfléchit sur l’émergence des – nouveaux ? – clivages territoriaux en Europe et leurs implications pour la gouvernance spatiale.
- Pause 17 janvier 2025
- Vieillissement et changement climatique. Le système de soin à l’épreuve 17 janvier 2025 Les sociétés européennes vieillissent, en même temps que les effets du changement climatiques s’accentuent. Cette situation soulève d’importants défis en termes de soins de long terme, dont la pandémie de Covid-19 a donné un avant-goût. Comment prendre soin des personnes âgées vulnérables, à travers des services accessibles, abordables et de qualité ? La présentation explicitera les complexités des pratiques de soins et le réseau complexe de choix, de tensions et de compromis qui les façonnent en prenant appui sur un projet de recherche européen en cours (https://www.lets-care-hub.eu/).
- Déjeuner 17 janvier 2025
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Migrations et changement climatique
17 janvier 2025
L’environnement a toujours été un facteur majeur de la distribution géographique des populations et il l’est de plus de plus sous l’effet du changement climatique. Ce facteur commence à se faire sentir dans l’augmentation de l’immigration vers l’Europe, même s’il est difficile d’isoler les « migrants climatiques » comme une catégorie distincte. Cependant, si l’attention médiatique se focalise sur les migrations internationales, celles-ci sont pour l’essentiel des migrations régionales. Et encore plus nombreuses sont les personnes qui migrent à l’intérieur de leur propre pays.
Plus que le nombre de migrants, le changement climatique transforme surtout les conditions de la migration : il risque d’entraîner davantage de migration forcée, mais aussi d’immobilité forcée, car migrer suppose des ressources. Les migrations climatiques constituent une forme d’adaptation, à accompagner plutôt qu’à entraver.