« En choisissant, pour le cycle 2018, de considérer les territoires au prisme de la santé et du bien-être, notre conviction était que ce thème permettait de déployer de nombreux enjeux de l’aménagement et du développement territorial dans le souci de transversalité et de décloisonnement qui caractérise l’Ihédate.
Cette conviction partait d’un double constat et devait affronter un défi. Le constat le plus élémen- taire est que la santé est un besoin fondamental et universel. Elle concerne chacun d’entre nous, où que nous vivions, et conditionne largement la capacité à mener une vie de qualité. Elle est, par là même, un étalon majeur pour évaluer l’état d’une société, d’un territoire, et la réussite des politiques publiques qui y sont menées.
Le second constat est issu de l’état de l’expertise en santé publique : les déterminants de la santé sont multiples et fortement ancrés dans les territoires. La qualité de l’air, de l’eau, des sols, certains éléments liés au style de vie personnel, comme l’alimentation, la pratique sportive, ou encore les conditions d’habitat, de travail et plus largement le contexte socio-économique affectent largement l’état de santé. Sans oublier, bien sûr, l’accès aux soins. Mais le système de soins, essentiel certes au moment critique de la maladie, joue un rôle mineur au regard de l’état de santé général d’une population. Or, en France plus qu’ailleurs, la santé est trop souvent réduite aux soins.
Mais si la santé est une valeur universelle, si ses déterminants sont multiples et étroitement imbriqués à l’ensemble de nos modes de vie, elle reste malgré tout un champ technique, d’un abord complexe. Construire un discours généraliste sur la santé, accessible à tous, intéressant aussi bien les acteurs du développement territorial que les professionnels du soin, tel était le défi.
Pour le relever, nous avons tenté de revisiter à l’aune de la santé les grandes questions qui structurent habituellement un cycle de l’Ihédate : les transformations sociales, la dynamique des systèmes productifs, l’évolution des modes de gouvernance, les mobilités, l’agriculture et l’alimentation, les fractures territoriales... » (Extrait de l’éditorial de Sandra Moatti.)
L’Annuel 2018 est disponible dans le document PDF ci-dessous :