La construction communautaire, lancée en 1950, obéissait à une nécessité simple : rendre impossible une nouvelle guerre sur le continent européen après les catastrophes de 14-18 et 39-45. La voix choisie a été celle de l’interpénétration économique qui devait déboucher à terme sur la création d’une fédération politique européenne. Dès le départ, l’Union (alors CEE) a été conçue comme un espace protégé par une Union douanière, un espace fortement régulé, voire dirigiste (la PAC puis plus tard la politique de cohésion). Mais au fil des élargissements et de l’influence grandissante du Royaume-Uni, le projet d’origine a changé de nature. Si l’intégration économique s’est poursuivie, notamment avec le lancement de l’euro, elle s’est faite de plus en plus libérale au sens français du terme (ouverture des frontières extérieures sans contrepartie, abandon de la politique industrielle, refus de la régulation). Ce n’est pas un hasard si l’intégration politique est restée largement en panne, au point désormais de menacer l’ensemble de l’édifice.
Jean quatremer est journaliste à Libération depuis 1984. Juriste de formation, il couvre l’actualité européenne depuis septembre 1992. Il est l’auteur du blog « les coulisses de Bruxelles » (http://bruxelles.blogs.liberation.fr/coulisses/) et est très présent sur les réseaux sociaux (http://twitter.com/quatremer).
Il est l’auteur de nombreux ouvrages. Parmi les plus récents :
Il faut achever l’euro, tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur l’euro (sans oser le demander), (Calmann-Lévy 2019) ; Les salauds de l’Europe, guide à l’usage des eurosceptiques (Calmann-Lévy, 2017, deuxième édition mise à jour, 2019).
Il a aussi réalisé ou écrit une série de documentaires pour la télévision (Arte, France 2, France 5), comme « l’Union et la force », « Faiseurs d’euros », « Euros, quand les marchés attaquent », « Grèce année zéro » ou encore « Grèce le jour d’après ». Il est chroniqueur de « La Faute à l’Europe » sur France Info et de 28’ sur Arte.