Vulnérabilité et résilience se sont imposées ces dernières années comme des concepts clés pour revisiter les enjeux territoriaux. Ces notions ont évidemment pris une acuité supplémentaire avec la crise pandémique, qui sonne comme un coup de semonce : elle nous rappelle que nous vivons désormais dans un régime d’instabilité chronique auquel nos sociétés vont devoir s’adapter.
Les atteintes à l’environnement, en particulier le changement climatique et l’érosion de la biodiversité, augurent d’une multiplication et d’une aggravation des évènements extrêmes, mais aussi d’une récurrence accrue des accidents de toute sorte et de dégradations plus silencieuses et plus diffuses. C’est pourquoi ce cycle 2021 s’inscrit dans le prolongement du cycle 2020 (L’impératif de transition. Échelles et interdépendances).
Le thème retenu en 2021 nous invite à mettre l’accent sur les dimensions multifactorielle et multiscalaire des risques et des réponses pour y faire face. En effet, l’intensité des interdépendances et la complexité des systèmes socio-techniques accroissent les risques systémiques, qui sont à la fois environnementaux, sanitaires, économiques, sociaux, politiques… Ces risques multiples, complexes dans leurs interactions et donc d’autant plus difficiles à prévoir, variables dans leur temporalité comme dans leur empreinte spatiale, renouvellent nos perceptions des vulnérabilités territoriales. Les polarités les plus denses et interconnectées, apparemment les plus solides en termes démographiques et économiques, révèlent des fragilités qui sont l’envers de leurs forces.
Face à ces risques, la résilience fait appel à des capacités d’anticipation, d’adaptation, d’innovation et de rebond, qui impliquent des approches à la fois locales et transversales. Tout comme les vulnérabilités différent d’un territoire à l’autre, les capacités de résilience sont ancrées dans les spécificités humaines, sociales, culturelles de chaque territoire. Elles s’appuient non seulement sur des réponses techniques, mais aussi sur des comportements individuels et collectifs. Elles requièrent une gouvernance capable d’anticiper mais aussi de faire face à l’incertitude et à l’imprévisible. Capable aussi de collaborer entre différents échelons de gouvernance, de coopérer entre territoires et d’intégrer les initiatives d’acteurs multiples pour consolider les ressources collectives. Capable enfin d’embarquer les citoyens dans la définition de trajectoires partagées.